Déplacement à Montréal avec La LIF de Toronto
Rendez-sur les terres où est née l'improvisation
Bonjour les Maple Leaves !
Pour ceux qui me connaissent bien, je suis improvisatrice depuis plus de 10 ans en région parisienne. Et les meilleurs moments que j'ai pu vivre en tant qu'improvisatrice ce sont les déplacements vers d'autres régions de France.
Déjà parce que cela te faisait partir en week-end. Et puis, tu passes de très bons moments avec les copains, improvisateurs eux aussi, et autant dire que nous alternions entre moments de pure déconnade, discussions sérieuses, le tout en savourant quelques alcools locaux. Mais surtout, tu pars à la découverte de l'Autre, de ses spécialités régionales et de son histoire, tu te retrouves dans des lieux bien sympas et tu crées des histoires sur scène avec des gens que tu ne connais à peine.
Alors, quand la LIF de Toronto m'a proposé de participer au Tournois d'improvisation de la Semi-Lustrée de Montréal à l'occasion de leurs 20 ans, je n'ai pas hésité une seconde.
Partis de Toronto en voiture, nous sommes arrivés 6h plus tard sur Montréal pour un week end d'impro où vont se rencontrer 8 équipes de 4 joueurs. Et parmi tous les joueurs, une française : moi. Aussi étonnant que cela puisse paraître, j'étais la seule française à faire partie du concours. Je m'attendais en effet à voir quelques français/es ou d'autres pays francophones, même établis depuis longtemps au Canada, mais non il s'avère que j'étais la seule ! D'ailleurs, Si quand je suis arrivée pour la première fois à Montréal, en touriste française amusée je me suis dit, " l'accent québécois est vraiment bizarre", au final je me suis rendue compte que c'est moi qui avait un accent bizarre. Etrange sensation de voir sa nationalité révélée à cause de son accent...
Grosse surprise lors de ce weekend : nous n'avons pas joué en équipe mais avec des équipes de 4 joueurs qui changeait à chaque match d'impro. Au final, c'était des melting-pot de joueurs d'impro, ce qui réduisait considérablement la pression de faire gagner son équipe à chaque passage. Par ailleurs, pas d'hymne (et tant mieux car nous n'en avons pas ^^), pas de patinoire, mais des accessoires (vetements et tabourets) avec lesquels on pouvait jouer.
Alors, les québécois/es, ils sont bons en impro ? Oui. Indéniablement oui. Je me suis aperçue qu'il osent et ils vont jusqu'au bout de leurs idées ou presque, là où en France, on peut percevoir cette petite gêne, cette petite peur du jugement que j'ai moi-même eu sur scène. Seul bémol : Beaucoup d'improvisations sont restée dans le monde ordinaire, il y avait peu de voyages, d'objets ou d'animaux qui parlent, de fantaisie etc...
Mais alors qu'est-ce qui change ? Excellente question. Il faut savoir que les québécois/es font de l'improvisation souvent depuis l'école secondaire (l'équivalent du collège et du Lycée) et certains continuent après. Pourtant, contrairement en France, il n'y a pas de training hebdomadaire. Peut-être une fois par mois (comme la LIF), mais l'essentielle de leurs activités se concentrent sur les spectacles. Et puis leur état d'esprit sur le droit à l'erreur, d'aller toujours de l'avant et de valoriser les réussites. A vrai dire, je l'ignore et je n'ai pas réussi à obtenir suffisamment d'information sur le sujet.
Des éléments drôles ? Oui, notamment pour le coté culturel ! Déjà, il y avait parfois quelques difficultés à comprendre certaines informations lors des impros à cause de l'accent. Ensuite les expressions idiomatiques qui ne sont pas les mêmes et qui rendent vos phrases incompréhensibles... :) Ensuite, il y a tout simplement la culture générale canadienne. En impro, on peut proposer une catégorie qui s'intitule "A la manière de" et c'est à ce moment là que l'on te demande de faire une impro à la manière d'un auteur canadien... L'occasion de se forger une culture générale autre que la sienne !
Mes meilleurs moments ? J'en ai retenu deux :
Celui où j'ai osé faire l'accent québécois... Quitte à être une française au milieu de québécois/e, autant rire de soi-même et se mettre dans la "merde" comme le disent les pédagogues. Non seulement cela a marché, mais en plus j'étais contente de moi :) .
Celui où j'ai fait un jacuzzi avec d'autres improvisateurs. Certes cela n'a rien à voir avec l'impro, mais ce fut très chouette, avec, en prime, une vue sur les gratte-ciels illuminés qui nous entouraient. La sortie fut cependant difficile tant l'extérieur était froid...!
J'en donne un dernier : le déplacement en lui-même et le fait d'avoir pu improviser sur les terres du match d'improvisation, avec des québécois, d'être sortie de ma zone de confort. Certes, ce n'était pas aussi foufou par rapport à ce que j'ai connu mais nous avons été bien accueillis et j'ai fais de belles rencontres, à commencer par mes partenaires de jeu que je connaissais peu.