#5 Quand tu oublies de fermer l'enclos des lamas...
Décidément mon passage dans cette ferme restera dans ma mémoire !
Décidément mon passage dans cette ferme restera dans ma mémoire !
Cette phrase est l'une des premières consignes que j'ai entendue en arrivant dans la ferme pour mon deuxième volontariat : "Il faut bien faire attention à ce que l'enclos des lamas et chevaux soit bien fermé pour que les lamas ne s'échappent pas, car ils ne reviendront pas". Entendre par qu'il sera difficile de les rattraper une fois en liberté.
Je remets dans le contexte : c'est un volontariat un peu spécial du fait de la personnalité de notre hôte. Tu peux d'ailleurs voir mes impressions sur cet Hebdo'sylle. Il nous reste 3 jours avant notre départ. On commence à être à bout par notre hôte d'autant plus que nous savons que la fin est proche et les jours se ressemblent comme deux gouttes d'eau.
Alors, ce matin là, celui qui restera dans notre mémoire de ce volontariat, je vais chercher les deux chevaux. J'en prends un par le licol, l'autre le suit mais le bouscule pour sortir en premier., voir le mord un peu au passage. Rien de grave mais pas mal de cafouillage en sortant de l'enclos. J'amène ensuite les deux chevaux dans leur petite écurie pour les nourrir et les soigner. L'autre volontaire, Laura, me rejoint et pour une raison que j'ignore, je ressors des écuries et que vois-je au fond de la cour : Les 4 lamas à l'extérieur de leur enclos.
"Oh merde ! " - m'écrie-je, "Les lamas sont dehors ! Les 4 lamas sont dehors ! Merde ! merde ! Oh je n'ai pas fermé l'enclos, j'ai laissé le portail ouvert ! " .
Je marche rapidement pour ne pas les effrayer en espérant naïvement qu'ils reviendront dans leur enclos. Mais rien à faire, ils sont libres et ils l'ont bien compris ! Laura me rejoint rapidement, essaye de les prendre à revers mais ils réussissent rapidement à la contourner. Elle essaye de les attirer avec des friandises qu'on leur donne d'habitude, rien à faire. Elle me dit alors d'essayer avec les granulés qu'ils mangent le soir et dont ils raffolent. Je retourne aux écuries les chercher. Ah, dans la précipitation, le cheval n'est toujours pas attaché et la longe est à ses pieds : il y a danger. Je l'attache. Puis je prends deux gamelles que je remplis de granulés et je ressors en courant vers les lamas. Ils ne sont plus dans la cour. Où sont-ils... ? Je m'avance dans un pré et je les vois marcher autour d'un parcours agility, Laura est à quelques pas d'eux pour essayer de les ramener mais ils s'éloignent de plus en plus. J'agite les gamelles de granulés et oh ! je vois les lamas qui tournent leur têtes vers moi ; ils s'arrêtent, vaguement intéressés, puis reprennent leur route et s'éloignent encore plus...
Par désespoir je dis à Laura de téléphoner à notre hôte, qui est au fond de son lit, malade. Elle sort son téléphone et compose son numéro. Mais à cet instant, alors que je continue de les appeler en agitant les gamelles, l'un des lamas commence à revenir vers moi tout doucement, puis semble de plus en plus intéressé par l'appel de la nourriture. La roue tourne, Laura raccroche avant que notre hôte ne décroche, pendant que les autres lamas se mettent à le suivre. Tous commencent à trotter vers moi alors que je marche en arrière vers l'enclos pour les ramener à l'intérieur. J'entends Laura qui me crie au loin "Vas-y cours, cours ! ramène les !".
Je me suis retrouvée à courir dans la neige, avec deux gamelles pleines de granulés, suivie par 4 lamas au galop... qui sont tous rentrés !
Le soir même, notre hôte nous a demandé :
- "Did you try to call me this morning?"
- No, it was just a mistake..."
- Ok. *
- Vous avez essayé de m'appeler ce matin ?
- Non, c'était juste une erreur...
- Ok
Et notre hôte n'en a rien su... et il n'a toujours pas remarqué les traces des sabots des lamas dans la neige... ! Ou alors il n'en a rien dit...